vendredi 4 septembre 2015

Travailler en Russie, épisode II

En travaillant ici, je me suis rendu compte de certaines différences entre les habitudes des pays.

Un an après, certains comportements montrent une vraie différence d’approche entre la Russie et « western Europe ».
Les Russes (pour le moins mes collègues) fuient tout ce qui peut s’apparenter à une responsabilité. On peut débuter une réunion en passant un gros quart d’heure à discuter pourquoi on fait cette réunion. Je reçois régulièrement des mails qui récapitulent des situations critiques, sans apporter une ébauche de solution.
Les choses se font toutes seules, bien aidées par les routines, règlements, lois qui encadrent énormément d’actions. Il y a une vision assez forte de la hiérarchie, un respect du chef.

Mes collègues, jusqu’aux cadres dirigeants, attendent qu’on leur dise quoi faire, perplexe face à une situation nouvelle ou inattendue.

La conséquence c’est que l’initiative est quasiment impossible, et souvent même pas envisagée. Depuis le siège, l’idée générale est qu’il faut donner un cadre fort, puis contrôler qu’il est respecté. Les mêmes qui se demandent pourquoi les gens ne se développent pas et ne progressent pas dans leur métier, pourquoi l’évolution interne est si difficile.
Dans l'ensemble, on ne partage pas ce que l'on fait. Ce serait vu comme de la vantardise ou dérangeant pour les collègues. On garde pour soi et on en parle uniquement si on nous pose des questions. L'open-space pour le partage des idées... Illusoire en Russie.
Le pendant de ça - parfois désarmant - c’est que quand les gens ont fait leur job pendant 2 ans, ils estiment qu’ils devraient changer (pour mieux évidemment) car ils maîtrisent leur métier. Quand vous devez appliquer des process sans les faire évoluer pendant toute la journée, c’est sûr que la maîtrise vient assez vite.
Les attentes des Russes sont élevées, enfin surtout pour les autres.
Ils se plaignent de leur situation, comme accablés par la fatalité de la vie, un peu à la façon des tragédiennes grecques. Mais bon, de là à se bouger les fesses pour tenter de changer, faudrait pas pousser quand même.
Si une meilleure opportunité se présente (principalement salariale), ils sauteront dessus sans état d’âme.

Voilà quelques-unes des plus marquantes différences. Pas un drame en soi, mais assez déstabilisant au quotidien. Mieux vaut le savoir, car espérer un changement dans ces domaines est assez illusoire...

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Les fontaines Wallace

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