Avons voté en Suède!

Eh oui, c'est incroyable (pour nous!) mais, hier, nous avons voté pour les élections régionales et municipales à Stockholm. A peine 3 mois que nous sommes là et nous avons le droit de vote. 

Explications: 

En Suède, les élections ont lieu tous les 4 ans et toutes en même temps: les législatives, les régionales et les municipales. Pour voter aux législatives, il faut avoir la nationalité suédoise, donc nous n'étions pas concernés. Pour voter aux régionales et aux municipales, il faut être inscrits à l'état civil, autrement dit, avoir son personnummer (nous avons obtenu notre personnummer, le précieux sésame - on en reparlera - au mois de juillet) et avoir 18 ans. Pas besoin de s'inscrire sur les listes électorales, l'inscription est automatique. 30 jours avant l'élection (cette année, le dimanche 9 septembre 2018), une carte d'électeur est envoyée par courrier à toutes les personnes inscrites à l'état civil. 

Le courrier reçu:

Sur le courrier est indiqué le bureau de vote pour le 9/09 et également les bureaux de vote près de chez vous pour voter par anticipation: du 22 août au 8 septembre cette année. Oui, pendant 3 semaines, vous pouvez voter partout, même dans une autre commune. 

Après nous être trouvés devant la porte de la bibliothèque fermée samedi (normale, la bibli ferme à 16h comme d'habitude...), nous sommes donc allés dans notre bureau officiel dimanche. 

Bureau de vote >

En pratique, ça se passe comment? 

Nous votons pour 2 élections, donc la personne à l'entrée nous confie 2 enveloppes. Les bulletins pour les 3 élections sont disponibles, une couleur pour chaque pour ne pas se mélanger :

- Jaune pour les législatives (nous n'y avons pas touché)

- Bleu pour les régionales 

- Blanc pour les municipales

Il faut prendre plusieurs bulletins de chaque couleur pour conserver le secret du vote. 

Dans l'isoloir, nous remplissons une enveloppe avec le bulletin bleu, l'autre avec le bulletin blanc. Puis, nous scellons les enveloppes (on lèche la colle quoi...).

Chaque enveloppe à un petit trou (une mini fenêtre) qui laisse apercevoir la couleur du bulletin. 

Ensuite, nous nous rendons devant le jury les assesseurs qui nous identifient grâce à notre carte de vote ET notre ID card (notre carte d'identité suédoise). Celui qui récupère les enveloppes dispose d'une urne à 3 fentes... je vous laisse deviner... une fente jaune, une bleue, une blanche. Il indique à sa collègue qui nous sommes et à quelle élection nous participons, avant de glisser l'enveloppe au bulletin bleu dans la fente bleue et celle au bulletin blanc dans la fente blanche. Sa collègue coche son registre: a voté! Pas besoin de signer. 

Bulletins: On vote pour un parti, si l'on souhaite voter pour une personne en particulier, il faut cocher son nom sur la liste.

Quelques trucs invraisemblables pour nous Français: devant le bureau, les militants distribuent des tracts à l'entrée, logo du parti en écharpe et peuvent encore te convaincre de changer d'avis. Cette semaine, les opérations "séduction" étaient partout, distribuant flyers, chips et bonbons à la menthe devant les bouches de métro ou les lieux fréquentés. 

Les personnes chargées d'orienter les votants dans le bon bureau (il y avait plusieurs salles de vote dans notre bureau) parlent un anglais parfaits et nous explique de manière très claire et très cool le "protocole". Nous avons même eu le droit à "Merci de voter!". Ah oui, les assesseurs, (en fait tout le monde) parlent aussi anglais!

Pourquoi être allé voter? 

Cela nous trottait dans la tête sans qu'on en ait vraiment parlé avec Stick (on avait d'autres préoccupations ces derniers temps). Et puis, il y a eu 2 faits majeurs cette semaine : les manifestations se sont multipliés ces derniers week-ends et notamment celles regroupant des partis d'extrême droite, nazis, fascistes. La Suède est un pays où la libre expression est bien respectée. Le consulat de France en Suède recommandait tout de même à ses ressortissants (nous sommes des étrangers ici, rappelons-le) d'être prudents et de s'éloigner des cortèges qui pouvaient mal tourner. 

Et puis, il y a aussi eu cette militante suédoise qui m'a demandé dans un français parfait si j'irai voter ce week-end. On a discuté un peu. Loin de me convaincre pour ses idées, elle m'a convaincu d'utiliser mon droit de vote.